La porte de l'église de Joch
Porte de l’église

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Le passé a laissé dans le vieux village plusieurs témoignages architecturaux remarquables. Divers panneaux explicatifs situés dans les lieux les plus caractéristiques vous en livreront les clefs. Ces panneaux ont été réalisés avec le concours de la Communauté de Communes ; Jean-Claude GRAULE est l’auteur des différents textes.

These panels in English

Aqueixos taulers en Català

La Força

La « Força » est une enceinte fortifiée regroupant habitations et celliers disposés autour de l’ancien château, occupant la partie haute du vieux village. Il ne reste que deux portes et certains murs extérieurs de l’ouvrage originel.

La « cambra del rector » au plafond peint

Dans l’une des chambres de l’ancien presbytère (édifice dans lequel est installée actuellement la Mairie), on peut admirer un magnifique plafond peint datant du XVIIe siècle. Cette chambre était connue comme étant la « cambra del rector » (chambre du curé), personnage important du village. On lit sur la poutre centrale la date d’achèvement, semble-t-il, des travaux de peinture : septembre 1693. En haut des murs de la pièce, trois dessins figuratifs.

Le secrétariat de la Mairie est installé dans la pièce attenante à la « cambra del Rector ».

L’église

Introduction

L’église actuelle, dédiée à Saint Martin, date du XVIIIe siècle.
L’ancienne église était située près du cimetière, c’était une chapelle romane dont on trouve la première mention en 1031. Cette église dédiée à saint Martin possédait une crypte où furent enterrés certains seigneurs et certains prêtres du village.
Jugée sans doute trop petite et surtout trop éloignée du village, elle fut remplacée au cours du XVIIIe siècle par l’église actuelle. Il ne reste quasiment plus rien de cette ancienne église, la tradition veut que l’on en ait utilisé les pierres pour la construction de la nouvelle église.

Architecture

L’église est d’une seule nef se terminant par une abside carrée. De part et d’autre de la nef s’ouvrent six chapelles, trois côté Nord, trois côté Sud.
La voûte de style gothique se divise en cinq travées ; chacune d’elles comporte une croisée d’ogives en briques dont la clé est en granit. Sur le mur du fond s’appuie une tribune.
Les murs sont faits de pierres liées au mortier de chaux.

Construction

La première pierre fut posée le 5 mai 1756. Les travaux durèrent une vingtaine d’années jusqu’en 1778, date gravée sur la clé de voûte de la première travée.

Le portail

Le portail en pierre de taille est surmonté de trois boules dont une en marbre. On peut lire, sculptée dans le granit, la date du 2 mars 1776.

À l’intérieur

À droite en rentrant, on remarquera les fonts baptismaux romans taillés en une seule pièce dans le marbre rose du Conflent, ils reposent sur une meule en granit. Le bénitier du XVIIe siècle est en marbre rose. Fonts baptismaux et bénitier proviennent de l’ancienne église du village. Dans la niche des fonts baptismaux, la statue de Saint Jean en bois d’olivier provient du Mas Rubí.
L’église abrite plusieurs retables baroques de grande valeur (fin du XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles).

Première chapelle à droite

On peut y voir le retable de saint Hyacinthe œuvre d’Honoré Rigau, arrière grand-père du célèbre peintre de Louis XIV. Ce retable date de 1594 et provient du couvent des Dominicains de Perpignan, il fut acquis par la paroisse de Joch durant la Révolution française. Toutes les scènes qui le composent sont peintes sur bois. Au centre, la Vierge apparaît à saint Hyacinthe ; à droite, saint François d’Assise reçoit les stigmates.

Première chapelle à gauche

Retable des saintes Cécile et Agnès : il provient lui aussi du couvent des Dominicains de Perpignan, c’est une œuvre du peintre Jean-Antoine Marti, il est daté de 1623. La statue centrale est une statue de saint Benoît transformé en saint Antoine, saint que l’on vénère dans cette chapelle et que l’on fête à Joch le 17 janvier. Le retable est surmonté du blason catalan.

Seconde chapelle à droite

C’est la chapelle de la Sanch (passion du Christ). Le seul ornement de cette chapelle est un très beau Christ en croix de type baroque (XVIIIe siècle). La chaire en bois est décorée de quatre motifs sculptés et dorés représentant les évangélistes.

Le tabernacle du Jeudi saint (XVIIIe siècle)

Du dimanche des Rameaux au Samedi saint, à Joch comme partout ailleurs, la « Semaine sainte » était rythmée par une suite de cérémonies préparant les chrétiens à la célébration du jour de Pâques.

C’est ainsi que, le Jeudi saint, on installait dans l’église le monument. Le monument était un décor éphémère ornant un autel destiné à abriter pendant quelques jours un tabernacle spécifique (sacraire) dans lequel on plaçait les hosties qui avaient quitté pour l’occasion le tabernacle du maître-autel.

Ce tabernacle dit du Jeudi saint, abandonné pendant des années dans un débarras sous l’escalier conduisant au clocher, vient de retrouver, après restauration, sa place dans notre chapelle de la Sanch.

C’est en effet dans cette chapelle qu’était dressé le monument. Le monument respectait toujours et partout le même plan. En son centre se trouvait un escalier conduisant vers le tabernacle du Jeudi saint. Autour de l’escalier, prenait place une série de grands et hauts décors peints jouant avec des effets de perspective et reprenant les thèmes de la passion du Christ. Tombés en désuétude ces décors jugés encombrants ont très souvent disparu de nos églises. Du monument de Joch seul le tabernacle a été miraculeusement conservé.

Ce tabernacle, d’une construction élaborée, présente des motifs sculptés sur les montants et les arêtes. Le corps central est vitré sur cinq faces dont une ouvrante. L’intérieur porte un décor d’étoiles blanches sur fond bleu. L’extérieur est recouvert d’un blanc orné de lignes de points ocre-jaune et ocre-rouge mis à part la base et le sommet qui sont peints en bleu vert. Une croix sommitale dominant l’ensemble a probablement disparu.

Il convient de noter que la tradition du monument a perduré à Joch sous une forme plus simple et beaucoup moins « théâtrale » jusque dans les dernières années du XXe siècle. Le Jeudi saint, les paroissiennes installaient au centre de la chapelle de la Sanch un petit escalier de quelques marches. Elles le recouvraient de nappes d’autel blanches, disposaient sur chaque marche de beaux bouquets de fleurs et plaçaient au sommet de l’escalier un petit tabernacle aujourd’hui conservé dans la sacristie.

Le même jour, quelques hommes du village venaient décrocher la croix du Christ, seul ornement de cette chapelle, la déposaient à la sacristie et ce n’était que lors de la messe du jour de Pâques que le Christ crucifié regagnait sa chapelle.

Nous remercions le CCRP (Centre de Conservation de et de Restauration du Patrimoine du Conseil Départemental des Pyrénées-Orientales) pour leur magnifique travail et leur compétence. Nous les remercions aussi d’avoir eu la gentillesse de nous offrir le beau socle sur lequel repose désormais le tabernacle.

Texte : Jean-Claude Graule

« Je remercie personnellement Monsieur Jean-Pierre Villelongue, maire de Joch et tous les conseillers de la précédente municipalité qui avaient accepté, lorsque j’ai proposé la restauration de ce tabernacle, de prendre en charge une partie de ce travail financé pour l’essentiel par le Conseil Départemental ». JCG

Sources : Document de présentation de la restauration du tabernacle du Jeudi saint fourni par le CCRP. Souvenirs personnels.

Seconde chapelle à gauche

Chapelle abritant le petit retable de la Vierge du Rosaire.

Troisième chapelle à droite

Le retable de saint Jean-Baptiste provient de l’ancienne église du village, c’est une œuvre généralement attribuée au grand sculpteur catalan Joseph Sunyer (retables des maîtres-autels de Prades, Collioure…). C’est un retable de pur style baroque retraçant plusieurs épisodes de la vie de saint Jean. (Baptême du Christ, décollation.) Derrière l’étendard que tient le saint (statue centrale), on peut lire la date de 1698.

Troisième chapelle à gauche

On vénère dans cette chapelle saint Sébastien mais le retable qui l’orne est dédié à Notre Dame des Anges.

Maître-autel

Le retable du maître-autel est dédié à saint Martin, patron du village. Il provient lui aussi de l’ancienne église et est daté de 1728. C’est une œuvre baroque également attribuée à Joseph Sunyer. On peut y admirer plusieurs scènes de la vie du saint. Au centre, la statue de saint Martin évêque fêté le 11 novembre ; à droite la statue de saint Gaudérique, saint protecteur des agriculteurs ; à gauche, la statue de saint Joseph est une copie récente de la statue en bois polychrome d’origine. Elle a été en partie financée par l’association « Pa, vi i molto » de Calella.

Texte : Jean-Claude GRAULE

Visites commentées

Pour des visites commentées de l’église Saint-Martin de Joch (1h30 environ) et/ou du village (2h environ), s’adresser à :

M. Gérard GENSANE, 17 Carrer Major, tel 06 83 10 09 43